La conscience de soi grâce à la communication

Le contexte social explique que le langage n'est pas un "simple jeu de sons" mais qu'il influence "celui qui parle comme celui qui écoute" (Mead G.H, 1963, l'Esprit, le Soi et la Société, Paris, PUF).

Mead considère qu'il n'y a ni soi, ni conscience de soi, ni communication en dehors de la société, c'est à dire en dehors d'une structure qui s'établit à travers un processus dynamique d'actes sociaux communicatifs, à travers des échanges entre les personnes qui sont mutuellement orientées les unes vers les autres. La question de l'intelligence de l'homme est donc de celle de « l'adaptation réciproque des actes dans le processus social; c'est grâce à la communication qu'une telle adaptation existe »

Pour lui, la société est définie par des actes sociaux, par ce qui se passe entre deux ou plusieurs personnes: la conscience de soi naît de cette interaction : « Pour le petit enfant, la connaissance d'une idée provient d'une relation avec son entourage : c'est un processus social »

La conscience de soi n'est pas donnée, elle se constitue au fur et à mesure que l'individu est apte à comprendre sa propre contribution par rapport à celle des autres, et il ne peut la comprendre que lorsqu'il est capable de se mettre à la place des autres.

Dans cette perspective, le je et le moi sont les éléments constitutifs du soi : le je représente l'homme, l'enfant, la personne qui réagit, s'exprime, alors que le moi serait l'individu social, le membre de la classe, le citoyen. Le moi aurait une fonction de contrôle opposée au je, ce qui n'entraîne pas une négation de l'individu mais au contraire une occasion d'atteindre la conscience de soi même et de son propre jugement, de sa propre parole, de son dire. « Le Je est la réaction de l’organisme aux attitudes des autres; le moi est l’ensemble organisé des attitudes des autres que l’on assume soi-même. Les attitudes d’autrui constituent le Moi organisé, auquel on réagit comme Je. » (Mead 1963, p149)

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