Confronter ses idées

Posant le problème de la prise de conscience de la contradiction, Piaget établit d’une part que si elle se produit c’est que le sujet est capable de dépassement, et, d’autre part, qu’elle est « bien plus aisée lorsqu’elle apparaît entre une prévision et une donnée nouvelle extérieure qui lui inflige un démenti » car « alors la négation n’a pas à être construite, mais elle est imposée du dehors par l’événement nouveau qui surgit et qu’il s’agit de situer en un référentiel élargi, ce qui constitue un problème plus ou moins facile ou difficile du dépassement, et non plus de prise de conscience de la contradiction ». (Piaget J, 1975,l'Equilibration des structures cognitives, Paris Puf)

Anne-Nelly Perret Clermont est tentée, elle, d’affirmer que « si l’échange collectif peut certainement faciliter le travail cognitif et la formation des opérations, le conflit socio-cognitif peut lui, dans certaines conditions et à un moment donné du développement de l’individu, les susciter. Certes, le conflit socio-cognitif n’est pas en lui même créateur de formes mais il déclenche les déséquilibres qui rendent nécessaire cette élaboration ». (Perret-Clermond A.N;, 1979, La construction de l'intelligence dans l'interaction sociale, Berne, Peter Lang).

A titre d’image, Perret-Clermont compare le rôle du conflit socio-cognitif dans le développement à celui, dans une réaction chimique, d’un catalyseur dont les éléments n’entrent pas dans la composition finale du produit mais qui est cependant indispensable pour que la réaction ait lieu.

Le cognitif représentant le développement des savoirs chez un individu, et le social, les échanges avec les autres, Doise, Mugny et Perret-Clermont ont dégagé cette idée du conflit sociocognitif ; lorsqu’il y a divergence d’idée entre les partenaires, ceux-ci sont amenés à travailler sur leur façon de penser.

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