Moments de paroles pour se décentrer

Il semble que l’enfant, par le langage et avant tout par les échanges verbaux qu’il a avec son entourage et en particulier avec ses pairs comme lors de séances de débats est apte à se décentrer par rapport à sa propre pensée, à prendre du recul par rapport à ses propres idées. Il est capable d’écouter l’autre, de chercher à le comprendre et de se remettre en question. C’est ici que nous observons la phase de déséquilibre, à savoir que l’enfant va remettre en question ses représentations, ses connaissances sur un sujet.

L’aboutissement de la discussion, appuyée d’argumentations, de justifications de part et d’autre des membres du groupe dans lequel se déroule celle-ci, va engendrer la mise en place d’une nouvelle phase : la phase d’équilibration, ou d’assimilation : l’enfant va alors, soit conserver son ancienne représentation, si l’argumentation adverse ne l’a pas convaincu, ce qui va lui confirmer sa « croyance », soit, à l’inverse, remplacer son ancienne représentation par une nouvelle, meilleure quelque part pour lui, plus équilibrée par rapport à son nouveau vécu.

De ce fait, on peut souligner ici l’importance du langage : il faut parler pour apprendre à parler, mais aussi et surtout apprendre à se décentrer par rapport à sa pensée et donc à accepter l’autre, et ce au plus tôt, peut-être dès l’école maternelle par des situations fréquentes de langage authentiques. La compétence de communication relève de facteurs aussi bien cognitifs qu’affectifs ce qui explique qu’on ne peut enseigner la communication.

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